Qu’est-ce que le private equity ?
Le private equity est une activité d’investissement qui a commencé à se faire connaître après la Seconde Guerre Mondiale aux États-Unis, elle est aussi connue en France sous le nom de « capital investissement ». Aujourd’hui, de nombreux investisseurs veulent investir dans le private equity pour profiter de ses avantages.
Le private equity, ou capital investissement en français, consiste à investir dans des entreprises non cotées en bourse avec un risque important mais aussi avec l’opportunité d’obtenir un rendement colossal.
Investir dans une entreprise non cotée (private) revient à prendre une participation dans son capital (equity), d’où le nom de « private equity ». C’est-à-dire qu’il s’agit d’une entreprise qui n’a pas fait d’IPO et qui n’a pas ouvert son capital au public.
Aujourd’hui, le private equity occupe le devant de la scène économique du fait de son développement important ainsi que de l’augmentation du nombre d’acteurs sur ce marché privé ces dernières années et de son attractivité à l’ère post-Covid.
Comment fonctionne le private equity ?
Le private equity consiste à prendre des participations minoritaires ou majoritaires dans le capital des entreprises non cotées, le plus souvent des petites ou moyennes entreprises (PME) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI), dans le but de contribuer à leur croissance ou de transformer leur activités.
Aujourd’hui, il existe de nombreuses solutions pour investir dans une PME. Ces prises de participations visent à financer quatre types d’activités :
- le capital risque, aussi appelé capital innovation. Il concerne le financement des jeunes entreprises innovantes dans le secteur des nouvelles technologies, dès leur création. C’est une opération risquée car la société cible est encore très jeune et en phase de développement.
Dailymotion est par exemple une start-up française créée en 2005 qui a pu se développer rapidement grâce aux investissements du capital risque.
- le capital développement. Il permet de favoriser le développement des entreprises ayant atteint une certaine maturité, une certaine rentabilité. Les fonds collectés vont alors servir à la croissance interne et externe de la société et à développer des nouveaux services ou produits, ou financer des nouvelles opérations.
- le capital retournement. Il permet de financer la restructuration des entreprises en difficultés, l’investisseur va entrer au capital pour permettre à l’entreprise de renouer avec la rentabilité et les bénéfices. Le risque ici est assez élevé si la société n’arrive pas à se relever.
- le capital transmission. Il permet de financer l’entrée au capital d’une entreprise pour l’accompagner dans sa transmission ou sa cession notamment lorsque les actionnaires majoritaires souhaitent se retirer.
Pourquoi investir dans le private equity ?
L’investissement dans les entreprises non cotées en bourse est, en grande partie, décorrélé des marchés financiers et des marchés boursiers. Le private equity possède de bons rendements en plus d’être un outil de défiscalisation, ce qui pousse les investisseurs à passer le cap pour diversifier leur portefeuille.
L’objectif pour l’investisseur est prendre des participations en visant un horizon d’investissement de 5 à 8 ans et un objectif de rendement annuel entre 6 et 8 % pour les produits les mieux encadrés.
D’après la dernière étude de France Invest publiée en 2019 en partenariat avec le cabinet d’audit Ernest & Young, le capital investissement s’avère plus rentable que les autres formes d’investissements à long terme. En effet, la rentabilité moyenne annuelle sur 15 ans atteint 11.2 % sur le marché français alors que la performance moyenne sur l’indice français CAC40 se situe aux environs de 5.9%. C’est pour cela que le private equity séduit de plus en plus les investisseurs.
Les différents types d’investissement dans le private equity
Même si les sociétés visées ne sont pas cotées en bourse, il est possible d’investir dans le private equity. Il existe plusieurs typologies de fonds et de véhicules juridiques qui permettent à tous les investisseurs d’investir dans des sociétés non cotées par le biais de leurs compte-titres ou de leur assurance-vie.
Les ETFs en private equity
Il existe de nombreux ETFs qui investissent dans des sociétés non cotées, mais qui eux, sont cotés en bourse pour permettre à tous les investisseurs d’avoir un accès indirect au capital investissement. C’est donc intéressant car cela permet d’investir dans le private equity en ayant les avantages de la bourse (liquidité, transparence, achat facilité via un compte-titres ou PEA, etc..).
Les plus connus sont :
- ETF Lyxor PRIVEX avec des frais de gestion de 0,70 % par an. Code ISIN : LU1812091947
- ETF iShares listed Private Equity avec des frais de gestion de 0,75 % par an. Code ISIN : IE00B1TXHL60
Ces deux ETF sont accessibles chez votre courtier en ligne ou votre banque en ligne.
Les fonds communs de placement à risques (FCPR)
Investir dans le private equity est possible grâce à un FCPR (fonds communs de placement à risques). Ce type de fonds d’investissement est composé d’actions de sociétés nouvelles, et doit être investi dans des titres d’entreprises non cotées en bourse à hauteur de 50 % minimum.
Au niveau de la fiscalité, lorsque l’on investit dans des FCPR, on bénéficie d’une exonération d’impôt sur le revenu sur les plus values au-delà de 5 ans de détention, comme pour le PEA. C’est une contrepartie face aux risques de cet investissement.
Les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI)
Il est également possible d’investir dans un FCPI (fonds communs de placement dans l’innovation), qui doit être constitué d’actions de sociétés innovantes non cotées en bourse à hauteur de 60 % minimum.
Au niveau de la fiscalité, les FCPI permettent de bénéficier d’une exonération de l’impôt sur le revenu sur les plus-values au-delà de 5 ans de détention.
Les fonds d’investissement de proximité (FIP)
Il est également possible d’investir dans un FIP (fonds d’investissement de proximité). Ce type de fonds doit investir dans des actions de PME régionales non cotées en bourse à hauteur de 60 % minimum.
Ce fonds doit inclure des investissements concentrés sur une région précise avec la possibilité d’étendre ses sélections à quatre régions limitrophes. Ils doivent être investis à hauteur de 70 % minimum au sein de PME.
Les FCPI et les FIP sont deux catégories spécifiques de FCPR. Ces fonds sont soumis à l’agrément de l’AMF et doivent être proposés par des sociétés de gestion également agréées par l’AMF. Les fonds ont l’avantage de pouvoir être proposés dans des contrats d’assurance-vie. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre assureur ou de votre conseiller en gestion de patrimoine.
Les sociétés de capital risque (SCR)
Il est possible d’investir dans le capital investissement par le biais de SCR (société capital risque). Il s’agit d’une société implantée sur le territoire français qui a pour objectif la prise de participation dans le capital de sociétés non cotées en bourse.
Une SCR peut avoir des statuts juridiques différents : société anonyme, société en commandite simple par actions, ou société par actions simplifiée.
Les business angels
Pour les plus fortunés, l’activité de business angel peut être très lucrative. Il s’agit d’une personne physique qui décide d’investir une partie de son patrimoine pour financer des sociétés innovantes à fort potentiel.
La personne, souvent entrepreneur, met à disposition ses compétences, son expérience, ses réseaux relationnels et une partie de son temps pour accompagner l’entreprise dans son développement et sa croissance.
Les avantages du private equity
Le private equity possède de nombreux avantages qu’il faut connaître.
Un rendement potentiellement très élevé
Le principal intérêt des investisseurs à s’intéresser au capital investissement est probablement sa très forte rentabilité. En effet, comme l’on participe dès le début d’une entreprise à sa croissance, les gains sont démultipliés si l’entreprise perce.
Imaginez que vous ayez investi lorsqu’Amazon n’était pas encore coté en bourse, et qu’elle n’était qu’à ses balbutiements. Aujourd’hui, vous seriez probablement multi-millionnaire ! Évidemment, je prends le cas extrême car il faut savoir que la plupart des sociétés n’auront probablement jamais la même notoriété. Mais il suffit qu’une société arrive à se démarquer des autres pour enregistrer des gains très élevés, beaucoup plus que ceux que l’on peut faire sur la bourse.
Une diversification de portefeuille
Le private equity permet de diversifier son portefeuille financier en ayant accès à des investissements non cotés. Ainsi, cela permet de limiter les risques lorsque la bourse s’écroule ou que l’on entre période de bear market. Cela permet une belle alternative face aux investissements dans les sociétés cotées ou dans les OPCVM. L’univers des sociétés cibles est vaste et cela séduit les investisseurs en leur donnant l’opportunité de participer à la création d’entreprises innovantes, à leur croissance ou encore au redressement d’une société. Cela peut aussi être un moyen de soutenir la production locale.
Attention cependant, le capital investissement est un investissement très risqué, c’est pour cela qu’il ne faut pas y consacrer tout ou une majorité de son capital.
Des avantages fiscaux intéressants
L’investissement en private equity possède des avantages fiscaux intéressants, destinés à encourager les investisseurs à injecter de l’argent dans ces entreprises nouvellement créées, et ainsi innover. Cela permet aussi de compenser, dans une moindre mesure, les risques pris par ce type d’investissement.
Voici la fiscalité avantageuse pratiquée dans le private equity :
Pour les FCPR, cela se matérialise par une exonération d’impôt sur le revenu des plus-values lorsque l’on détient l’investissement depuis au moins 5 ans. Le cas contraire, elles seront soumises au barème progressif de l’IR après déduction d’un abattement général pour la durée de détention.
Pour les FCPI, il y a application ici d’une réduction de l’impôt sur les revenus de 25% dans un plafond annuel de 12 000€ par personne et par an (qui passe à 24 000€ pour les couples mariés et pacsés). Cette réduction entre dans le plafond de 10 000€ des niches fiscales.
Vous l’aurez compris, l’investissement dans le private equity est un outil de défiscalisation.
Les inconvénients du private equity
Le private equity est un investissement risqué avec certains inconvénients, c’est pourquoi il doit être utilisé que pour diversifier une partie de son portefeuille.
Un risque élevé de perte en capital
Le private equity consiste à prendre des participations dans des entreprises innovantes qui n’ont pas prouvé la durabilité de leur business model. L’entreprise peut tout à fait faire faillite si son innovation n’arrive pas à se généraliser, ou que les gens n’adhèrent pas. En effet, investir dans de jeunes sociétés prometteuses ne garantit pas que ces sociétés parviendront à se développer et à prospérer. Parfois, cela relève simplement d’une erreur d’appréciation dans le choix de la société mais cela peut aussi provenir de raisons extérieures qui ne peuvent pas être contrôlées : arrivée de la concurrence, mauvaise gestion, risques macro ou micro-économiques, etc.
Ainsi, le private equity comporte un risque de perte en capital qui peut aller jusqu’à 100%. Le capital investi n’est pas garanti, il peut être perdu à tout moment.
Un placement à long terme voir très long terme
Le private equity exige de la patience puisque le plus souvent, l’horizon d’investissement recommandé pour ce type d’investissement est d’au moins 8 ans. Il faut donc être patient et investir de l’argent dont on a pas besoin dans l’immédiat.
Un investissement moins liquide que la bourse
Par rapport aux marchés financiers traditionnels, les investissements dans le private equity ne sont pas aussi liquides sur les actions cotées en bourse. Ce qui est logique puisque le capital n’est pas ouvert au public, donc elles ne se revendent pas aussi facilement qu’une action accessible à tous.
En résumé : le private equity est-il un bon investissement
Le private equity, ou capital investissement, constitue un excellent investissement alternatif lorsque l’on souhaite diversifier son portefeuille en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse. Mais attention : c’est un investissement très risqué.
L’investisseur doit impérativement faire un travail de recherche et de sélection aussi bien sur les entreprises choisies, que sur leurs secteurs d’activité et leurs zones de marchés. Aussi, ce type d’investissement doit rester minoritaire. D’après les spécialistes, il est recommandé de ne placer que 5 % de son capital disponible.
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