Un ETF physique : c’est quoi ?
Les ETF à réplication physique sont les ETF les plus nombreux sur le marché aujourd’hui. Il s’agit du mode de réplication le plus simple et le plus populaire. Un ETF physique est un fonds indiciel qui va reproduire directement la performance de son indice de référence en détenant l’ensemble des actions composant l’indice.
Par exemple, un ETF Nasdaq-100 à réplication physique va détenir physiquement les 100 actions d’entreprises cotées en bourse qui composent l’indice Nasdaq-100. Pareil pour un ETF CAC40 qui va détenir les 40 actions composant l’indice français.
Quand les indices sont composés de centaines voir des milliers d’entreprises, comme le Russell 2000, l’ETF physique peut parfois ne pas détenir l’ensemble des titres qui composent l’indice. Au lieu de ça, l’émetteur de l’ETF va détenir un « échantillon » d’actions suffisamment représentatif de l’indice. Cela peut avoir un impact sur les performances cependant.
Comment fonctionne un ETF physique ?
Un ETF physique réplique la performance de son indice en investissant directement dans toutes les actions qui composent l’indice, de manière individuelle, et en suivant la même pondération que dans l’indice, c’est ce que l’on appelle la réplication totale. Parfois, le nombre d’actions est tel que l’ETF ne va pas investir dans toutes les actions mais seulement dans un échantillon, c’est ce que l’on appelle la réplication partielle.
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La réplication totale
Dans une réplication totale, l’ETF sera investi dans la totalité des actions qui composent l’indice, dans les mêmes proportions. Par exemple, si l’ETF suit le CAC40, il sera investi dans les 40 entreprises du CAC40. Si l’ETF suit le S&P500, il sera investi dans les 500 entreprises qui composent l’indice américain. Et ainsi de suite.
L’émetteur de l’ETF va ensuite faire des arbitrages quotidiennement (en achetant ou en vendant des titres) pour coller parfaitement à l’évolution de la performance de l’indice sous-jacent. Si une action devient plus pondérante dans l’indice, l’ETF va acheter davantage de cette action pour que cela colle à la réalité.
Pour un investisseur, la réplication totale revient exactement à détenir l’ensemble des titres qui composent un indice boursier.
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La réplication partielle
Dans une réplication partielle, l’ETF sera investi seulement dans un échantillon d’actions qui composent l’indice. Cela peut se produire pour différentes raisons, et notamment un trop grand nombre d’actions qui composent l’indice, ce qui fait qu’il est impossible de toutes les suivre et de faire des arbitrages chaque jour.
C’est notamment le cas avec l’indice Russel 2000 qui représente 2 000 actions de petite capitalisation américaines. Et que dire du Russel 3000 qui représente les 3 000 plus grandes entreprises américaines, soit 98,2% de l’économie américaine.
Ce problème survient également lorsque l’ETF suit des indices dans les pays émergents où le manque de liquidité peut vite se produire. Au lieu de ne pas pouvoir acheter ou vendre des actions à sa convenance, l’émetteur de l’ETF sélectionne seulement un échantillon des actions qui composent l’indice, et souvent les plus liquides.
Pour suivre ça au quotidien, ça serait clairement un casse-tête chinois, et surtout cela engendrerait des frais considérables. Pour remédier à ce problème, certains ETF optent pour une réplication partielle de l’indice. Au lieu de choisir toutes les actions, l’émetteur de l’ETF va choisir un échantillon des actions qui ont le plus d’impact sur la performance de l’indice.
Ces actions sont les plus représentatives de l’indice, et au final, la performance de l’ETF colle à celle de l’indice.
Pour donner un exemple un peu plus concret, c’est exactement lorsqu’il y a des sondages qui sont effectués en France ou dans n’importe quel pays. L’institut de sondage chargé de sonder les consommateurs n’interroge jamais 100% de la population. Cela demanderait trop de moyens humains, matériels, logistiques, et un coût financier exorbitant. On aurait d’ailleurs sûrement jamais 100% de taux de réponse.. pour remédier à cela, les instituts de sondage vont prendre des échantillons représentatifs de la population. Bon heureusement, les sondages se trompent beaucoup plus que les ETF. 😊
À quoi sert un ETF physique ?
Un ETF physique sert comme tous les ETF à acheter un panier d’actions en une seule transaction, à un coût réduit. C’est idéal pour les investisseurs ayant un petit portefeuille et qui veulent être exposé à une panoplie de secteurs d’activité.
De plus, grâce à certains ETF à dividendes, vous pourrez percevoir des revenus passifs liés à vos investissements !
Les avantages des ETF physiques
Les ETF physiques comportent de nombreux avantages.
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Simple à comprendre
Les ETF physiques sont simples à comprendre puisqu’ils investissent exactement dans les actions qui composent un indice. Cette simplicité de compréhension est particulièrement adaptée aux investisseurs débutants ou amateurs en bourse.
Plus nombreux sur le marché des ETF, ils permettent aux investisseurs d’accéder aux marchés du monde entier, ainsi qu’à différents secteurs d’activité.
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Transparence de l’investissement
On va pas se mentir : quand on investit, on veut savoir dans quoi on investit. Les ETF physiques possèdent une transparence dans l’investissement que n’ont pas les ETF synthétiques.
C’est d’ailleurs l’une des principales raisons qui poussent les investisseurs à choisir des ETF physiques : les investisseurs souhaitent savoir où va leur argent. En bourse, chacun a des convictions, et si vous voulez investir dans un secteur, c’est pas pour être exposé à un autre.
L’ETF synthétique permet d’avoir une performance de l’indice que l’on souhaite, mais on sait pas vraiment dans quoi on investit réellement (même si aujourd’hui, il y a de plus en plus de transparence).
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Diversifier son portefeuille
Enfin, les ETF physiques permettent avant tout de diversifier son portefeuille sur des zones géographiques, ou sur des secteurs d’activité en particulier. Il existe par exemple des ETF sur le cloud, sur l’intelligence artificielle, l’agroalimentaire, la cybersécurité…
La majorité des secteurs d’activité ont leur ETF, il est donc possible d’avoir des investissements dans tous les secteurs grâce aux ETF physiques !
Les inconvénients des ETF physiques
Les ETF physiques comportent plusieurs inconvénients qu’il faut noter.
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Les écarts de suivi
En théorie, l’ETF physique a pour objectif de suivre à l’actif près son indice de référence. En pratique, c’est un peu plus compliqué que ça, et il se peut que des écarts de suivi par rapport à l’indice de référence surviennent. Cela se fait au détriment des investisseurs, avec des performances qui ne sont pas à la hauteur de l’indice de référence.
Ces écarts de suivi, également appelés « erreurs de suivi » ou « tracking error », peuvent provenir de différentes raisons. Cela se produit notamment quand un indice est composé de plusieurs milliers d’actions, et qu’il est impossible de toutes les détenir. La composition de l’ETF n’est donc pas exactement similaire à la composition de l’indice.
Les frais qui rentrent en compte vont également amputer la performance. Il y aura donc naturellement un écart entre la performance de l’ETF, et celle de son indice de référence.
Pour détecter d’éventuels écarts de suivi, les investisseurs ont des outils à leur disposition et notamment l’indicateur R au carré. Il s’agit d’un indicateur qui prend en compte la variation de l’ETF par rapport à l’indice de référence. Lorsque l’indicateur est proche du chiffre 1, l’écart de suivi est faible. Plus il s’éloigne de ce chiffre, plus l’écart de suivi est grand.
De nombreux graphiques à votre disposition sur le site de l’émetteur de l’ETF permettent aussi de comparer l’évolution de la performance d’un ETF par rapport à l’évolution de la performance de son indice de référence. Si celles-ci sont éloignées, il faudra se poser des questions.
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Des frais plus élevés
L’autre inconvénient majeur des ETF physiques est qu’ils supportent de nombreux coûts qui sont liés notamment à l’achat ou la vente d’actifs. L’émetteur de l’ETF répercute naturellement ces coûts sur les investisseurs, et cela rend l’ETF plus cher qu’un ETF synthétique. Cela impacte donc directement la performance.
Mais quoi qu’il en soit, l’ETF physique reste quand même bien moins cher qu’un fond classique de type OPCVM.
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Le risque de perte en capital
Comme tout investissement financier, un ETF physique est soumis aux fluctuations des marchés financiers.
Le risque de dépréciation ou de perte en capital existe bel et bien, même s’il est moins présent que sur des actions individuelles car un ETF est investi sur un panier d’actions. Les investisseurs doivent donc être prêts à voir leur investissement se déprécier avec le temps.
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Le risque lié au prêt des titres
Un risque inhérent aux ETF physiques est qu’ils peuvent parfois prêter les instruments financiers qu’ils détiennent (notamment les actions) pour percevoir une rémunération, et ainsi faire baisser leurs frais. Par exemple, l’émetteur d’un ETF va prêter ses titres à des personnes qui veulent vendre à découvert une action.
Mais ces prêts de titres ne sont pas sans conséquence : si la partie à qui l’ETF prête les titres subit des pertes importantes, il se peut qu’elle ne soit plus en mesure de restituer les actions.
⚠️ Avertissement : Les informations présentées sont données à titre informatif et ne doivent être en aucun cas considérées comme un quelconque conseil en investissement, ou une recommandation d’achat ou de vente. Les informations contenues peuvent devenir obsolètes avec le temps.
L'investissement dans des produits financiers (actions, ETF, OPCVM, etc..) est risqué par nature et doit s'envisager à long terme. Il est impératif que vous fassiez vos propres recherches avant toute décision d'investissement, ou rapprochez-vous d'un professionnel du secteur financier pour avoir un avis éclairé sur l’adéquation de ces investissements à votre situation personnelle.
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