Les fintechs : Tout savoir sur ces entreprises innovantes
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Les fintechs : Tout savoir sur ces entreprises innovantes

Les fintechs profitent de l’essor autour de la digitalisation et de la démocratisation du secteur financier pour s’imposer. Parmi les fintechs les plus utilisées par les consommateurs, on retrouve les néobanques.

Qu’est-ce qu’une fintech ?

Le terme de « FinTech » apparaît dans les années 1980, ce dernier résulte de la contraction entre les mots « finance » et « technologie » (ou « financial technology » en anglais).

La Fintech correspond de manière générale à l’ensemble des petites entreprises (que ce soit des start-up ou PME) fournissant des services financiers grâce à des solutions innovantes.

Les domaines de la Fintech sont très variés et regroupent le paiement mobile, le financement participatif, la gestion de l’épargne, les conseils financiers en ligne, l’assurance et le crédit, etc…

Dans le secteur de la Fintech, on retrouve les néo-banques. Une néo-banque est un établissement de paiement disposant d’une licence bancaire qui propose un accès totalement mobile avec sa propre application. Une néo-banque n’est donc pas une banque au sens d’établissement de crédit. C’est un établissement de paiement, c’est-à-dire une entité juridique fournissant des services de paiement.

Les néobanques sont souvent confondues avec les banques en ligne, notamment dans les journaux et articles de presse, mais pourtant il existe bel et bien une distinction entre celles-ci. (N26, Revolut, Chime sont des exemples notoires de ces néo-banques).

Une banque en ligne est un établissement qui propose des services bancaires de façon dématérialisée, que ce soit sur un site web, ou une application mobile, sans passer par une agence physique. En revanche et contrairement à une néo-banque, la banque en ligne est toujours dépendante d’une banque traditionnelle (ou d’un groupe bancaire).

Cela permet de rassurer les clients sur la stabilité financière de la banque traditionnelle ou du groupe à laquelle la banque en ligne appartient.

Généralement, les banques en ligne proposent une gamme de services plus large que celle des néo-banques, par exemple ces dernières ne permettent pas toujours le dépôt de chèques ou d’espèces contrairement aux banques en ligne.

Des exemples de banques en ligne : Boursorama qui est une filiale de Société générale, Orange Bank qui est une filiale du groupe Orange, BforBank qui est une filiale du Crédit Agricole.

Pourquoi les fintechs se développent ?

  • Les innovations technologiques

Les fintechs ont profité des innovations technologiques majeures pour s’imposer sur la scène internationale. Parmi ces innovations, il est possible de citer la chaîne de blocs (blockchain), l’intelligence artificielle, l’exploitation des mégadonnées (big data), les algorithmes, les agents conversationnels (chatbots), la mobilité bancaire etc..

Ces innovations technologiques ont permis de faire émerger des services très performants, avec notamment, une exploitation des données très rapide ainsi qu’une simplification des processus.

Ces innovations permettent également des gains majeurs de productivité, accompagnés de baisses de coûts. Ces baisses se répercutant généralement de manière positive sur le client qui se verra obtenir des offres à des tarifs avantageux.

Fintechs innovation

  • La disparition des obstacles juridiques

Les fintechs ont également su profiter de l’assouplissement des règles en matière bancaire pour émerger.

Au niveau européen, il y a eu tout d’abord la Directive sur les services de paiement (DSP 1) adoptée en 2007 et entrée en vigueur en 2009 dans tous les États membres, qui a permis à des institutions non bancaires d’entrer sur le marché des paiements. C’est une petite révolution dans le secteur bancaire puisque le monopole des banques traditionnelles disparaît.

C’est notamment l’apparition des établissements de paiement, qui sont des entités juridiques autorisées dans le cadre de la directive à proposer des services de paiement.

Cette directive a été remplacée en 2015 par une deuxième Directive sur les services de paiement (DSP 2), entrée en vigueur en 2018 en France. Cette dernière vise à accroître et renforcer les mesures prises par la Directive DSP 1, notamment en termes de sécurité des paiements (mise en place de la double authentification lors d’un paiement), mais elle vise également à favoriser l’innovation et la concurrence entre tous les acteurs du marché.

Au niveau national, il y a tout d’abord eu l’Ordonnance n°2014-559 du 30 Mai 2014 relative au financement participatif (crowdfunding) qui est venue déroger au monopole bancaire en autorisant les prêts rémunérés consentis par des particuliers à des personnes physiques ou morales « pour le financement d’un projet professionnel ou d’un besoin de formation ». Cette ordonnance crée un cadre régulé et favorable entraînant la création de plateformes de prêts.

Par la suite, la Loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite « loi Macron », a été adoptée. Ses dispositions visent à faciliter le changement de banque pour les clients et à dynamiser la concurrence. C’est ce que l’on appelle la mobilité bancaire.

Les autorités de régulation françaises s’organisent aussi pour accompagner les fintechs. Elles se montrent réceptives à ce nouveau type d’entreprise.

Le 1er Juin 2016, l’Autorité des Marchés Financiers a lancé une division nommée « Fintech, innovation et compétitivité » afin de prendre en considération les nouvelles formes de risques liées aux innovations technologiques dans le secteur financier.

Le lendemain, l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution a annoncé la création d’un pôle « Fintech Innovation ». L’ACPR indique que le pôle aura pour utilité d’être « le point d’entrée des Fintech à l’ACPR pour un agrément. Il fera bénéficier les Fintech d’informations et d’actions de communications dédiées ».

La révolution des services de paiement par les fintechs

Selon un communiqué de presse publié par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) publié le 29 juin 2017, les services de paiement et de monnaie électronique constituent toujours le premier domaine d’intérêt des fintechs (42 % des projets).

En 2019, sur les 352 fintechs recensées en France, plus de 20% d’entre elles avaient des activités liées au paiement selon les cabinets New Alpha et Exton Consulting.

  • Un bouleversement du secteur bancaire

Les fintechs sont actuellement en train de bouleverser le secteur bancaire traditionnel. Avec des offres très diversifiées s’adressant autant aux particuliers qu’aux professionnels, elles ont su se moderniser et se « digitaliser » plus rapidement que les banques traditionnelles pour gagner en compétitivité, alors même que certaines banques en ligne sont beaucoup plus anciennes que les fintechs.  

Les néo-banques issues de la Fintech ont su s’adapter très rapidement aux évolutions technologiques majeures. Avec des applications mobiles extrêmement fluides et adaptées à chaque système d’exploitation, elles permettent à chacun des clients de suivre ses comptes bancaires, d’être conseillé en temps réel et de piloter ses activités bancaires à distance depuis son smartphone en quelques clics.

Cet essor fulgurant des néo-banques se traduit à travers des chiffres sans appel : en 2019, 30 millions de personnes à travers le monde avaient ouvert un compte dans une néo-banque. De plus, selon une étude de CB Insights, les néo-banques ont levé près de 2,5 milliards de dollars dans le monde rien qu’au premier semestre de 2019. 

En France, les fintechs relatives au paiement sont aussi celles qui attirent le plus grand nombre d’investisseurs. En effet, les fintech issues du secteur du paiement ont attiré plus de capitaux que leurs concurrentes spécialisées dans le financement ou l’assurance. 

Selon le rapport annuel de l’Observatoire de la fintech publié en Août 2019, les levées de fonds des fintechs relatives au paiement s’établissaient à 184 millions d’euros sur un total de 625 millions d’euros en 2019 (contre un total de 370 millions d’euros levés tout secteur confondu en 2018).

Concernant les néo-banques françaises qui ne dépendent d’aucune banque traditionnelle, il y a Qonto qui domine le marché et qui est spécialisée dans les offres aux petites, très petites entreprises et aux indépendants.

Créé en Avril 2016, Qonto a obtenu l’agrément d’établissement de paiement au sein de l’ACPR en Juillet 2018. Qonto a levé 104 millions d’euros au début de l’année 2020, un record pour une fintech française.

Comme autre fintech française importante dans le secteur du paiement, il est possible de mentionner la plateforme de paiement mobile française Lydia qui a levé 40 millions d’euros au début de l’année 2020. Cette fintech créée en 2011 exploite l’application du même nom qui permet à ses utilisateurs d’envoyer et de recevoir de l’argent grâce à leur mobile, ainsi que de payer dans les magasins et sites de commerce en ligne proposant la solution Lydia comme moyen de paiement.

 A plus petite échelle, il existe Vybe, une néo-banque créée en Août 2019 par des jeunes et qui propose une offre de cartes bancaires aux adolescents de 12 à 18 ans. Avant même son lancement officiel en Février 2020, l’application de la jeune néo-banque avait déjà comptabilisé 220.000 téléchargements sur les smartphones.

Pour Stéphane Dehaies qui est associé Banque & Fintech chez KPMG France, les banques traditionnelles « vont devoir répondre à cette offensive. Car il y a de vraies opportunités de croissance ». C’est chose faite pour le Crédit du Nord, filiale de Société Générale, qui a récemment lancé sa néo-banque Prismea spécialisée pour les petites entreprises. Elle propose une offre « 100% digitale » aux auto-entrepreneurs, artisans, et autres petites entreprises.

Cependant, elle arrive en 2020 sur un marché très concurrentiel où des néo-banques telles que Shine, Qonto ou encore MemoBank proposent déjà des offres pour les professionnels depuis quelques années et sont bien installées. Elle espère notamment se différencier grâce à l’intelligence artificielle afin de proposer des conseils personnalisés. 

  • Les autres secteurs des fintechs

Les fintechs françaises s’illustrent aussi dans le domaine du financement avec notamment la jeune fintech Mansa qui propose un service de prêts dédié aux travailleurs indépendants. Cette fintech fondée en décembre 2019 a déjà levé 2 millions d’euros. 

D’autres fintechs sont spécialisées dans l’épargne, comme les fintechs françaises Yomoni ou Advize. Le but de ces fintechs est notamment de proposer à leurs clients des « robots-conseillers » qui utilisent des algorithmes pour optimiser et personnaliser les placements de leurs clients.

Il existe aussi des fintechs spécialisées dans le secteur des agrégateurs bancaires. Ces agrégateurs permettent de façon entièrement digitale que le client, depuis son smartphone puisse catégoriser ses dépenses, mieux gérer son budget en anticipant les flux entrants et sortants, réaliser des virements et visualiser en quelques clics l’ensemble de ses comptes bancaires. L’application la plus connue de ce secteur est Bankin’, créée en 2011 et agréée par la Banque de France.

Enfin, il existe bien d’autres secteurs dans la Fintech qui sont très variés, l’assurance ou les services financiers en font notamment partie.

Qui sont les clients des fintechs ?

Les personnes et notamment les jeunes ont de plus en plus recours à Internet pour consulter leurs comptes bancaires, s’informer sur les services financiers, ou obtenir des conseils financiers. Les clients sont en quête de rapidité, de conseils personnalisés et d’un service continu.L

L’attrait de la population pour l’Internet mobile est grandissant, favorisant ainsi l’émergence du secteur des néo-banques et des services de paiement dans la Fintech.

Selon plusieurs études et notamment des statistiques de Médiamétrie, 1 personne passe en moyenne chaque jour 33 minutes sur son ordinateur, et 1h16 sur son mobile, soit 2 fois plus de temps. Et plus la personne est jeune (18-35 ans), plus le temps moyen passé sur le mobile augmente.

De plus, selon Statista, le nombre de téléchargements d’applications mobiles est en constante augmentation chaque année. En 2018, il y avait 205 milliards de téléchargements d’application contre 178 milliards en 2017. Selon les projections des analystes, il y en aura 258 milliards en 2023, soit une augmentation de 45% sur 5 ans.

Le secteur des fintechs et notamment des néo-banques l’a bien compris, l’application mobile fait partie de l’avenir. Et les statistiques le démontrent également dans le secteur financier.

Selon Statista, 78,7% des utilisateurs de smartphones confirment avoir au moins 1 application relative à la finance, à ses dépenses ou à la banque. C’est pourquoi les néo-banques ont très vite compris qu’il était nécessaire de s’adapter à cette évolution technologique et qu’il fallait impérativement devenir intuitives et alléchantes pour être au plus proche des clients consommateurs.

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