Une information importante circule depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux : l’État s’apprêterait à taxer les propriétaires de poules.
À première vue, cela pourrait passer pour une mauvaise blague. Mais en réalité, cette affirmation repose sur une confusion avec une taxe bien réelle : la taxe d’aménagement.
Celle-ci ne cible pas spécifiquement les poulaillers, mais certaines constructions, y compris des abris de jardin… et parfois des poulaillers fixes.
Voyons ensemble ce qu’il en est réellement, et dans quels cas vous pourriez être concerné.
Qu’est-ce que la taxe d’aménagement ?
Créée en 2012, la taxe d’aménagement est une taxe locale perçue par la commune, le département et parfois la région (en Île-de-France).
Elle s’applique lors de certaines constructions ou aménagements réalisés sur un terrain, lorsqu’ils sont soumis à une autorisation d’urbanisme (permis de construire ou déclaration préalable).
Cette taxe ne vise donc pas les poulaillers en tant que tels, mais elle peut concerner ceux qui remplissent certains critères définis par l’administration fiscale.
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Les critères principaux de déclenchement
La taxe s’applique si votre installation (notamment un poulailler) respecte simultanément les trois conditions suivantes :
- Elle est close et couverte (murs + toit),
- Elle a une surface supérieure à 5 m²,
- Et une hauteur sous plafond d’au moins 1,80 mètre.
Autrement dit, un petit poulailler démontable ou un abri ouvert ne sera pas concerné. En revanche, un grand poulailler en dur, installé de manière permanente dans votre jardin, peut l’être.
Quels types de poulaillers sont concernés par la taxe ?
Pour être soumis à la taxe d’aménagement, un poulailler doit être considéré comme une construction au sens de l’urbanisme.
Voici quelques exemples pour mieux comprendre :
Poulaillers taxés
- Poulailler fixe en bois ou en parpaing, installé sur dalle béton, dépassant 5 m² et 1,80 m de hauteur
- Poulailler clos et couvert, non démontable, utilisé durablement
Poulaillers non taxés
- Poulailler de moins de 5 m², même couvert, si sa hauteur est inférieure à 1,80 m
- Structure légère démontable ou sur roulettes
- Poulailler ouvert (non clos) ou fait de grillage uniquement
Pourquoi cette information a-t-elle circulé en 2025 ?
Avec l’inflation et le regain d’intérêt pour l’autosuffisance alimentaire, de plus en plus de particuliers se tournent vers l’élevage de poules.
Des vidéos et publications virales ont alors affirmé, à tort, que le gouvernement taxait les poules elles-mêmes ou l’élevage en tant que tel. Ce n’est pas le cas.
La confusion vient du fait que certains grands poulaillers, assimilables à des abris de jardin ou constructions annexes, peuvent effectivement être soumis à la taxe d’aménagement s’ils remplissent les conditions évoquées plus haut.
Mais il ne s’agit pas d’une nouvelle taxe.
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Comment éviter légalement la taxe sur votre poulailler ?
✅ Bonne nouvelle : il est tout à fait possible d’élever des poules sans être taxé.
Voici les solutions concrètes et 100 % légales :
- Respectez les seuils de surface et de hauteur : un poulailler de 4 m² et 1,50 m de haut n’est pas concerné.
- Choisissez une structure mobile ou démontable : cela ne nécessite pas de déclaration et n’entre pas dans les critères de la taxe.
- Évitez les fondations fixes : préférez un sol en terre battue ou un plancher surélevé sans dalle.
- Informez-vous en mairie : certaines communes exonèrent les petits abris via leur Plan Local d’Urbanisme (PLU).
Existe-t-il des démarches administratives ?
Oui. Même si vous évitez la taxe, certaines démarches peuvent rester obligatoires :
- Si votre poulailler dépasse 5 m² ou modifie l’aspect de votre terrain, une déclaration préalable de travaux peut être nécessaire.
- En cas de détention de volailles en nombre (souvent à partir de 50 volailles), une déclaration en mairie est obligatoire, pour des raisons sanitaires.
Combien coûte la taxe si je suis concerné ?
Le montant dépend :
- D’une valeur forfaitaire au m² fixée par l’État (environ 820 € en 2025 pour les abris clos/couverts),
- Du taux appliqué par votre commune et votre département (entre 1 % et 5 % en général pour la commune, jusqu’à 2,5 % pour le département).
Par exemple, pour un poulailler de 6 m² dans une commune appliquant un taux total de 5 %, le calcul serait : 6 m² × 820 € × 5 % = 246 € de taxe unique (payée une seule fois).
Conclusion : pas de panique, mais soyez informé
Il n’existe pas de “taxe poulailler” ciblant spécifiquement les particuliers en 2025. La taxe d’aménagement, elle, existe depuis plus de 10 ans et ne concerne que certains types de constructions.
En respectant les dimensions légales et en évitant les installations fixes, vous pouvez élever vos poules en toute légalité… et sans être taxé.
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